Codes Vestimentaires



Les Codes Vestimentaires

Quand on pense à l'apparence, cela évoque immédiatement les vêtements. Ils sont en effet en grande partie liés à celle-ci, mais pas seulement. Le maquillage, la coiffure, les caractéristiques physiques générales : taille, corpulence, (couleur de peau) … sont des facteurs non négligeables. Sans oublier le charme naturel : charisme, démarche, gestes assurés ou non …
Lorsqu'on rencontre une personne pour la toute première fois, la première information que l'on perçoit d'elle est son apparence physique. Avant même que le contact ait pu s'établir, de près ou de loin, d'un bref coup d'œil on évalue le type d'individu auquel on a à faire. On devine, on soupçonne son milieu social, sa personnalité, son tempérament, ses qualités, ses défauts…
Il est intéressant de voir comment nous sommes catégorisés au travers de notre apparence physique, de manière consciente ou inconsciente par les individus qui nous entourent. Le corps est surmédiatisé (?) et l'image que l'on nous en propose est unique : c'est celui d'un corps harmonieux aux mensurations préétablies qui correspond à celui d'un homme et d'une femme au statut idéal, référents d'une population grandissante qui s'efforce d'y ressembler par de multiples moyens tous plus durs et coûteux les uns que les autres (régimes, bodybuilding, chirurgie esthétique…). Mais pour quelles raisons ?
De nos jours, un individu est capable d'accorder tellement d'importance à son apparence, (en utilisant les progrès technologiques permettant d'avoir le teint hâlé toute l'année par exemple) qu'il peut ignorer les excès et dérives de sa conduite et finir par se détruire : cancers de la peau ...
Un autre exemple, "la société Gilette a investi 4,5 milliards de francs pour la réalisation d'un rasoir à main masculin à trois lames". On assiste de ce fait à l'ouverture d'un nouveau marché fondé sur le corps propre. L'entretien du corps se banalise. Par exemple, en 1998, plus de 20.000 prothèses mammaires ont été implantées ; on achète des seins comme l'on va chez le coiffeur.  Justement, 10 ans plus tard, on constate que ces mêmes prothèses mammaires sont défectueuses :
"Agée de 53 ans, Edwige Ligonèche s'était fait poser en 2006 des implants mammaires de la société varoise Poly Implant Prothèse (PIP), dont les modèles ont été retirés du marché en mars 2010 en raison de la non-conformité avec les règles médicales en vigueur du gel." (source : cdiscount.com)
"L'AFSSAPS a recommandé aux femmes portant ces prothèses de "consulter leur chirurgien". Des "ruptures de l'enveloppe de ces implants à une fréquence plus élevée que pour les autres implants mammaires contenant des gels de silicone présents sur le marché" auraient été constatées. Environ 30 000 femmes seraient concernées. »

L'apparence, contrainte désagréable ?

Selon l'éducation, le caractère et la culture, l'apparence occupe une place plus ou moins importante. Dans certaines familles, on est habitué dès l'enfance à prendre soin de son apparence, par plaisir ou par politesse. Dans d'autres, certaines valeurs jugées plus importantes priment dans l'éducation, l'apparence étant montrée comme quelque chose de secondaire (mais existant néanmoins). Devenus adultes, on peut supposer qu'on retrouve les mêmes valeurs enseignées : ceux habitués à prendre soin de leur apparence n'éprouveront jamais ce sentiment d'agacement lorsqu'ils se prépareront chaque matin, jugeant cela comme quelque chose de parfaitement normal, comme n'importe quel autre besoin. A l'inverse, les autres pourraient ressentir une forme d'irritation devant cette « obligation » sociale qu'on leur a montré comme accessoire : la désagréable impression d'être obligés de faire quelque chose qui est contraire aux principes inculqués.
En effet, ces derniers feraient le compte du temps perdu à soigner leur apparence, jugeant qu'ils auraient pu en faire quelque chose de plus intéressant. Mais le fait d'avoir grandi dans une société où il est impensable de sortir sans « être présentable » finit par l'emporter. La sensation d'être jugé pour quelque chose que l'on n'est pas, l'exaspération devant la fausseté des rapports humains qui ne se reconnaissent plus que sous leur couche superficielle, leur déguisement, sont autant de raisons qui font de l'apparence une contrainte (extrêmement) désagréable. On pourrait dire qu'il s'agit d'une lente destruction des valeurs humaines primaires : ne pas juger quelqu'un sur son apparence. Avec le fameux dicton ; « l'habit ne fait pas le moine. »
Mais si nous voulons rester objectifs, prenons les résultats des sondages :
« L'apparence est-elle une contrainte désagréable ? » Chiffres, conclusion.

Revenons à ceux qui aiment consacrer du temps à leur look. Si on leur pose la question, ils répondront que prendre soin de leur apparence même si cela leur prend du temps n'est en aucun cas un problème. C'est une question de politesse envers les autres, l'argument majeur étant quelque chose dans le genre : « Je ne vais pas sortir en slip dans la rue, c'est malpoli ! ». Il est vrai que le respect de son apparence entraîne assez automatiquement celui de soi et des autres. Il est plus facile de s'accepter lorsque l'on aime son apparence et qu'elle est reconnue par les autres. Le second argument a une visée professionnelle : on paraît beaucoup plus sérieux lorsqu'on fait attention à soi. Dans les relations privées, on pourrait dire aussi que le fait d'être bien habillé et bien présenté joue en notre faveur : un homme soigné aura plus de succès au niveau de ses relations amoureuses et de ses amis. Enfin, l'apparence peut être considérée comme un loisir, le plaisir de prendre soin de soi. Le plaisir d'acheter...

« Faire son shopping à moitié nu pour gagner deux vêtements, c'est l'opération farfelue que propose la marque espagnol Desigual pour l'ouverture de ses soldes à Lyon. » Source : Casa.fr

L'apparence peut être une contrainte, il faut savoir la mesurer. En effet, trop d'importance attachée à celle-ci entraînerait la destruction et l'oubli de valeurs plus importantes humainement.




Les codes vestimentaires au travail

Entre codes et obligations: tenue de travail exigée pour des raisons de sécurité/tenue soignée exigée pour respecter les convenances.
Les codes vestimentaires sont reconnus par de nombreux sociologues et professionnels du recrutement comme un véritable facteur d'intégration. Ils signifient implicitement la volonté d'appartenir à un groupe et révèlent les capacités d'adaptation à une entreprise ou à un client.

Un candidat rejeté d'une entreprise de sport, car venu à l'entretien d'embauche sur son 31 voit le recruteur lui expliquer que dans son entreprise on préfère le style sportif. A l'inverse, les banques exigent une tenue stricte qui présente un intérêt commercial. En effet, les clients auront une impression de discipline et de sérieux, qualités précisément attendues par ceux qui gèrent leur argent. Les métiers de la création où qui touchent à l'art sont plus portés vers la mode.
L'habillement est donc avant tout une stratégie commerciale.

D'un point de vue législatif, tout salarié est libre de s'habiller et de se coiffer comme il l'entend. Si l'employeur interdit de porter une tenue sans motif valable, il est en infraction : il s'agit d' une atteinte à la liberté individuelle.
« La jurisprudence a consacré la liberté du salarié de se vêtir comme il l'entend. » → Février 1998
On ne peut pas imposer pour des raisons d’ordre esthétique le port d’une tenue réglementaire.
Cependant, le code du travail précise que l'employeur peut poser ses conditions dès le départ. Dans certains établissements le port d'une tenue vestimentaire est obligatoire « si elle est justifiée par la nature de la tâche à accomplir et proportionnée au but recherché. » (code du travail).
Par exemple, le « look » de l'employé doit correspondre avec la tâche à accomplir et être en accord avec les valeurs de l'entreprise.
Il existe également des métiers ou le port d'une tenue vestimentaire est précisé lors de l'entretien d'embauche : postier, hôtesse d'accueil, maître d'hôtel …

Les codes sont dont très souvent implicites et non officialisés, mais il est possible qu'ils soient précisés dans le règlement intérieur de l'entreprise.

La loi impose aussi une tenue réglementaire pour les fonctions de l'industrie, de la santé pour des raisons d'hygiène et de sécurité.